LE TEMPS RETROUVÉ

Ce récit nous est arrivé par Sœur Marie-Hyacinthe, qui a été prieure de la communauté, présidente du pouvoir organisateur, et professeur de sciences à Saint-Dominique.
Elle le tient elle-même de Sœur Marie-Nathalie, qui a été institutrice en primaire vers les années 1960-65.

En ces temps préconciliaires, la clôture interdisait aux sœurs de sortir sans raison apostolique. Or les professeurs souhaitaient emmener en promenade deux religieuses, sœur Béatrice-Marie et Monique Taverne. Comment faire pour que la sortie soit autorisée par la prieure de l’époque, garante du respect des règles ? Les professeurs ont proposé d’emmener leurs collègues religieuses en pèlerinage. Était-ce à Beauraing ? À Montaigu ? Dans quelque autre lieu dûment authentifié comme fréquentable par les religieuses ? La permission fut accordée, mais il fallait être de retour pour l’office des vêpres.

Bien trop court au gré des professeurs qui organisaient la sortie…
Arrivées au but de leur visite, l’une d’elles s’adressa aux sœurs : « La coutume, dans ce lieu de pèlerinage, est de faire bénir sa montre, pour offrir son temps. Donnez-nous vos montres, nous chercherons un prêtre pour les faire bénir ! »
Elle s’éclipsa, soi-disant à la recherche du prêtre, mais prit surtout soin de retarder les deux montres d’une ou même de deux heures avant de les rendre à qui de droit, ce qui donna le temps au temps de la promenade…

L’histoire ne dit pas comment les sœurs furent reçues par leur prieure au retour…