Marcher, c’est comme composer un poème

Marcher, c’est comme murmurer dans l’oreille de quelqu’un… le bruit des pas dans la neige ou le hululement du hibou ; se surpasser ou improviser en cas de blanc

Marcher, c’est comme chatouiller. Au début, on rigole puis on s’effondre et on commence à chialer

Marcher, c’est comme nouer une seconde à une éternité. A bout de souffle. Comme un rire qui tombe, tombe, et s’éclate en étoiles

Marcher, c’est comme essorer : ça épuise et ça nous vide

Marcher, c’est comme épicer. Le groupe forme un tout en symbiose avec la nature, comme les épices, un bon plat

Marcher, c’est comme moudre un gros bloc de sucre à saupoudrer sous nos pas ; moudre l’énergie et boire le café jusqu’à la lie

Marcher, c’est comme improviser le théâtre de la douleur… tête, épaule et genoux pieds… aïe aïe aïe, j’ai mal !

Marcher, c’est comme dévorer ses propres pas. Parce que la Terre tourne et qu’on revient toujours sur nos pas.

Marcher, c’est comme gratter le sol inoffensif avec nos grosses bottines trois fois plus grandes que nos pieds ; c’est tomber par hasard sur une bouse mais s’en foutre

Marcher, c’est comme peindre nos pas. Traverser les quatre saisons. C’est franchir le seuil de la liberté

Samira, Julie, Laura, Stéphanie, Ianis, Julia, Fernande, Manon, Sophie, Florian, Anne. 11 février 2010 à 17h